Testicules, une vieille histoire

« En Occident, nos ancêtres les trouvent également bien à plaindre. L’origine étymologique du mot testicules souligne cette idée qu’elles sont de simples «témoins», n’ayant pas part au spectacle: ils sont là pour regarder, c’est tout. Leur nom vient en effet du latin testis qui signifie «témoin», agrémenté d’une forme en culus qui renvoie à toutes les «petites» choses. Minus : «petit».Minusculus: «tout petit petit»… Testis : «témoin». Testiculus : «tout petit témoin»… Testiculusveut donc dire : tout  »  » petit témoin des grandes choses accomplies par le pénis. Le nom de «témoin» (testis) dérive lui-même du mot «tiers» (tertius) qui renvoie à l’idée de la tierce personne : celle qui sert de témoin.
Il existe, à ce sujet, un proverbe romain : Testis unus, testis nullus. «Un témoin, pas de témoin». Quand une seule personne est présente à un événement, son témoignage n’a pas de valeur. Il doit être attesté par un tiers. Le témoin est toujours la troisième personne. Dans cette histoire délictuelle de la sexualité, il y a donc l’agresseur (pénis), l’agressé (vagin, anus, bouche) et… le témoin (les couilles, toujours là aux premières loges). C’est la raison peut-être pour laquelle lors des audiences légales et des procès, dans la Rome ancienne (?), les témoins placent une main sur les glandes testiculaires pour garantir leur bonne foi : elles savent elles. Elles étaient là. Elles ont tout vu.

Le mot testis a donné non seulement «témoin» mais «testament» : lorsqu’on prononce un mot pour l’éternité (en se touchant les parties, donc), les testicules sont encore une fois appelés en renfort pour attester de ce qu’ils ont vu : il y avait un homme qui disait des choses importantes. Il y avait un autre homme, à qui s’adressait le message. Et puis, il y avait eux, dans le rôle du… troisième homme. «Dans d’innombrables civilisations, les hommes prêtent serment en portant la main à leurs parties intimes, raconte Odon Vallet dans un ouvrage intitulé Le honteux et le sacré. Comme on dit aujourd’hui : «Je le jure sur la tête de mon fils». Dans la Bible, le jureur ne touche pas sa propre virilité, mais celle de l’homme qui lui demande le serment pour garantir sa postérité. «Mets ta main sous ma cuisse et jure-moi que tu ne feras pas épouser à mon fils une étrangère», dit Abraham à son plus ancien serviteur (Genèse 24, 2). «Mets ta main sous ma cuisse, fais preuve d’amitié et de fidélité envers moi «, dit Israel à Joseph (Genèse 47, 29). Par cette prise à témoin de leurs testicules, Abraham et Israel obtiennent des garanties pour leur après-mort.» D’où le mot testament. »

extrait de

http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2014/06/il-faudrait-mettre-les-couilles-%C3%A0-la-f%C3%AAte.html#more

Notre Pierre Desproges nous a dit :

“Testis unus, testis nullus : on ne va pas bien loin avec une seule couille.”

C’est Rabelais qui m’a appris que l’on jurait sur son « couillon »

Et pour illustrer le texte cité, rappelons la chanson paillarde* : Allons à Messine.

https://www.youtube.com/watch?v=LLxRXOxnz7c

Oups ! ça c’étaient les Marins d’Iroise et la mauvaise version

https://www.youtube.com/watch?v=tDEN3LUSoQo

Vous êtes bien sur le blog qui sait valoriser votre culture !

* Pourquoi autant de paillardes sur la Bretagne ?  :

Le curé de Camaret, le Gendarme de Redon, le marinier de Couéron (Couéron, tout prêt de Nantes, ville très commerçante),

En tant que Limousin en Sud Bretagne, je me sens bien seul quand il faut pousser la chansonnette !

2 réponses à “Testicules, une vieille histoire

  1. J’adore la vision poétique de la belle et surtout très spirituelle Agnes Giard mais une autre interprétation me parait intéressante, faisant du latin « testiculi », signifiant « petites têtes », l’origine de cet organe vitale à l’aide duquel la plupart des mâles réfléchissent, au détriment de celle placée plus haut. :p

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