Je découvre que les cornues de Rameaux avaient originellement la forme d’un phallus et que c’est l’évêque de Limoges, un Breton, qui en a fait évoluer la forme !

Un blog que j’ai déjà cité ici et que je vous recommande :

http://www.periberry.com/

J’y apprends aujourd’hui l’origine des cornues de Rameaux. Personne ne vous parle de Rameaux actuellement. Or c’est dimanche prochain. J’irai voter avec un rameau de romarin à la main car à Nantes on ne trouve pas facilement de buis, comme il y en avait au pied de la terrasse chez ma grand-mère à Excideuil sur terrain calcaire, du buis avec des escargots que ma grand-mère farcissait d’une succulente farce.

Je ne serai pas au pays. J’espère qu’il restera des cornues quand j’arriverai. Je me souviens que de petites cornues étaient accrochées aux « compositions florales » (on dit comme ça de nos jours) en buis portées à bénir le jour de Rameaux. C’était le dimanche où il y avait le plus de monde à l’église. Et à la fin de la messe, c’était une dizaine de baptêmes.

Mais d’où viennent les cornues ?

http://www.periberry.com/article-les-traditions-de-paques-72254226.html

« Les cornues de Limoges.- C’est une brioche qui ressemble à s’y méprendre à la cornadelle de Lalinde (voir ci-dessus) dans le Périgord.

Seule différence, les cornues sont quatre fois plus grosses que les cornadelles.

L’histoire de la cornue de Limoges renvoie à la tradition de carnaval. Lorsque ce gâteau très simple arrive sur les étals, il joue la facétie et a la forme d’un phallus. Au grand dam de l’église catholique qui y voit une résurgence d’un culte païen de la fécondité.

Le clergé local s’en mêle en 1750, l’évêque de Limoges d’alors Mgr Jean-Gilles Coëtlosquet réclame une évolution dans la forme, la cornue sera entaillée à une extrémité avant cuisson pour prendre la forme d’une sorte d’éventail qui rappelle avec un peu d’imagination une branche de buis.

Et ainsi les cornues devinrent les pâtisseries dignes d’être bénites à la messe des Rameaux. »

Ah la Trinité !

Elle a 3 cornes, c’est une drôle de brioche dont la forme est héritée des antiques rites païens de la fertilité et de la fécondité. Au fil du temps, l’Église catholique s’est accommodée de cette viennoiserie préférant y voir le symbole de la Sainte Trinité.

https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/la-cornue-cette-brioche-de-limoges-qui-a-fait-scandale_13773288/

« C’est en 1221 qu’elle fait son apparition. Proche de Saint-Jean-Ligoure, la prévôté de Feix en fournit 831 dites « surcuite » à l’abbaye de Saint-Martial à Limoges. La pâte est pochée à l’eau bouillante avant la cuisson au four. Une technique qui assure une plus longue conservation.

En 1285, on la retrouve à Saint-Augustin, plus connue sous le nom de l’abbaye des Bénédictins. Aux pauvres, l’abbé fait distribuer une écuelle de fèves, rien à voir avec les rois, et une Cornue. Cette pâtisserie, qu’on trouve à l’abbaye de Saint-Martial en 1300 daterait du XIIe siècle. Sa forme ne gêne personne. Mais en 1750, l’évêque de Limoges, Monseigneur de Coëtlosquet, met les pieds dans le plat.

Dans une notice publiée par ses soins, l’homme d’église évoque la très populaire Cornue qui – spécialité de boulangers privilégiés – se débite le jour des Rameaux aux cris de « La Cornuda trei corna per un sau » (trois cornes pour un sou). Mais l’homme d’église s’étonne de sa forme et s’en agace. A -t-elle souffert d’une altération dans le temps ou est-ce bien son aspect primitif ? Quoi qu’il en soit, certaines Cornues évoquent plus à ses yeux le culte de Priape, dieu ityphallique (au sexe érigé) de la fertilité, que le mystère de la Trinité. »

(c) Le Populaire

On mange la cornue aussi à Excideuil en terres calcaires.

Merci à René Beauduffe qui m’adresse les photos prises dans le labo de son père à Saint-Yrieix.

(c) René Beauduffe Préparation des cornues
(c) René Beauduffe , rameaux

Ci-dessous un extrait du livre que j’avais écrit au sujet de mon père STO en Allemagne.

A Limoges comme à St-Yrieix, pour les Rameaux les cornues (brioches en forme de Y) étaient fabriquées. Dans les années 1950-1970, Jean, le père de Marcel fabriquait une armature en bois de noisetier en forme de cloche ou d’œuf ; puis il entourait cette structure de 60 à 80 cm de haut pour 50 cm de large avec du buis fraîchement récolté. Ensuite Marthe garnissait l’ensemble avec des chapelets de boules en meringue, des croix en meringue, et des petits nœuds de tulle blanc. Le tout était maintenu par un bâton et Marthe faisait ce travail de patience le soir jusqu’à plus de minuit : chaque année de 5 à 12 buis décorés étaient commandés puis présentés devant l’église pour la bénédiction.  

René Beauduffe.

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