Occitan, culture et vocabulaire,  » Un peuple sans culture est comme un zèbre sans zébrure et un zèbre sans zébrure c’est un âne « 

Je reçois d’Yves Lavalade

https://oc.wikipedia.org/wiki/Ives_Lavalada

ce message illustré

 » J’ai bien connu le Zébracier pour nettoyer les cuisinières et redonner de l’éclat à de la ferraille…Le Festival des Francophonies, installé à Limoges depuis 1984, a pour emblème le zèbre africain.

Dans ce « dialogue des cultures », l’occitanophonie a été systématiquement exclue, au pays des Troubadours. Les scientifiques discutent encore pour savoir si la robe de cet animal est sur fond blanc ou sur fond noir. Les Occitans, qui sont des Blancs (ou si l’on veut des « Visages Pâles »; alias « Longs Couteaux » (2), mais c’est plus orienté), n’ont qu’un mot pour dire « noir » : c’est « negre ». Roumain, espagnol, portugais, corse, italien, catalan… même l’espéranto ont conservé la souche latine. Le français a remplacé « travailler comme un nègre » par « travailler comme un noir » ; ce qui est déjà un progrès. Mais qui garde sans doute quelque relent colonialiste ; et Mme Taubira est bien placée pour le ressentir. Est-ce que les Occitans, dont la culture disparaît, qui ne la défendent guère et qu’on aide à disparaître, vont prochainement faire partie de la gent asine ? « 

Je complète par ces renvois

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gran_Balan

https://www.babelio.com/livres/Taubira-Gran-Balan/1253531

(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Longs_couteaux

D’après mes oreilles qui traînent dans les foires, les rues, les fermes du Limousin et du Périgord, je pense que l’occitan limousin a quasiment disparu. Et j’ai beaucoup de difficultés pour le faire parler par des parents qui le connaissent. Au mieux, j’obtiens la traduction d’un mot du français à l’occitan. J’en entends plus facilement en allant sur la Rentela. Je ne suis pas sûr que les habitants actuels de Saint-Yrieix-la-Perche savent qu’on appelait les Arédiens des cuou-negre, des culs-noirs, du nom de leurs cochons.

Etonnant ! ma petite-fille franco-thaï fait de l’occitan à l’école à Toulouse. L’école porte le nom du poète occitan qui a sa statue place Wilson, Peire Godolin https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Goudouli. Mais à l’école je ne suis pas sûr qu’on trouve un parent qui parle l’occitan. Dans les écoles où on en trouve, les parents refusent l’occitan (voir les manifestations dans La Dépêche du Midi). Son frère est dans un collège qui lui aussi porte le nom d’une personnalité occitane (semi-légendaire ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9mence_Isaure)

En 100 ans il s’en passe des choses ! et sans la guerre des Gaules !

 » Au moment de la guerre de 1914-1918, la langue usuelle des poilus, comme celle d’une très grande partie de la population française, n’était pas le français, mais la langue régionale, c’est-à-dire le « patois », terme alors utilisé. « 

« « Petit à petit, avec le mélange, le brassage des soldats venus de toutes les régions, le français a pris le pas. Pendant la guerre, l’occitan est passé d’une langue vernaculaire à une langue véhiculaire ». »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_v%C3%A9hiculaire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_vernaculaire

Puisque C. Taubura et Y. Lavalade parlent d’ânes, sachez (merci Lavalade) que embraçar lo cuou de l’asne, c’est faire la moue.

Quand on s’est lancé dans l’aquarelle (un peu de pub pour le Salon international de l’aquarelle de Saint-Yrieix) on se dit qu’on est vraiment peu cultivé. Dire que nous sommes des blancs ! quand je me regarde, je me vois rosé, rouge tacheté (j’ai eu des tâches de rousseur, puis vieux des tâches de vieillesse). Je peux passer par plusieurs couleurs ! Les Asiatiques ont trouvé plus simple, ils nous appellent les longs nez !

Et quand je suis allé en Asie, je n’ai rencontré aucune personne à la peau jaune ! on m’avait trompé. Quant à mes amis aux ancêtres africains, pas un seul à la peau de la couleur des tâches de nos cuou negre. J’ai des très proches asiatiques qui sont plus foncés.

« Exotique : ce qui appartient à un pays étranger, ce qui vient d’ailleurs. On trouve le mot chez Rabelais en 1552, en anglais dans une pièce de Ben Jonson en 1601… Cet ailleurs a souvent revêtu les traits de l’Asie »

« Si, en Europe, l’Oriental est célébré pour son exquise étrangeté (vite assimilée par les philosophes des Lumières au suppôt du despotisme), l’Européen n’en est pas moins en Asie source d’attraction-répulsion : c’est un alien. Il est topi-wala («homme à chapeau») en Inde, mais «barbares au long nez» ou «homme au poil rouge» en Extrême-Orient. »

https://next.liberation.fr/culture/2004/11/02/l-europeen-ce-barbare-au-long-nez_498068

Et terminons avec un dicton du Périgord et du Limousin (Michel Chadeuil, C. Bonneton, éditeur)

Lo qu’auvis  » NEGRE  » e pensa  » negre  » es pas bien long d’ideia

Celui qui entend  » NOIR  » et pense  » noir  » n’a pas les idées bien longues …

 » Il ne faut pas être trop naïf et prendre au pied de la lettre et pour argent comptant les paroles d’autrui. Qu’y a-t-il derrière ? « 

P.S. On n’entend plus guère Claude Hagège. On peut toujours le lire

Claude Hagège nous rappelle, à dessein, le précédent historique des Gaulois. Suite à la conquête des Gaules par Jules César, les élites gauloises adoptèrent rapidement la langue des vainqueurs et délaissèrent leur langue celte. Résultat, le gaulois disparut des radars en l’espace de quelques générations et on compte aujourd’hui à peine une centaine de mots d’origine gauloise dans la langue française.

Plus troublant encore, ce changement culturel ne fut pas obtenu par la force. Il s’agit d’un mouvement spontané, d’acculturation volontaire.
Et Cl. Hagège dans sa conférence à Nantes, ajoutait  » et à l’époque il n’y avait ni radio, ni télé… »

https://www.lexpress.fr/culture/livre/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee_1098440.html

« Pour peu que la monarchie se fût installée à Toulouse ou à Bordeaux, au lieu de Paris, nous parlerions en ce moment en occitan, qui serait devenu la langue officielle de ce pays. Le français était au départ un dialecte comme les autres. Il est plus riche en terminologies savantes du fait de sa position historique dominante, mais les langues régionales possèdent une richesse de vocabulaire au moins comparable, sinon parfois supérieure, à celle du français, et leur syntaxe est souvent plus riche. Ainsi, en occitan, l’imparfait du subjonctif continue d’exister, quand il a quasi disparu en français. En poitevin subsiste le genre neutre, en plus du féminin et du masculin. Le problème vient de ce que le mot «dialecte» a une connotation péjorative. Pourtant, tout instrument de communication est une langue. »

« Une langue a la vertu extraordinaire de pouvoir ressusciter, cela a été prouvé avec l’hébreu, mais il faut pour cela des circonstances très particulières, comme, par exemple, hélas, celles qu’ont connues les juifs. On peut estimer qu’une langue régionale est sauvée lorsque les gens se disent le plus naturellement du monde des choses aussi courantes que «Je t’aime» ou «Passe-moi le sel». Or on en est loin, car seule une minorité se bat aujourd’hui pour sa langue locale, sans parler de ceux qui y sont hostiles. Pour être franc, la situation est alarmante. »

https://www.lexpress.fr/region/claude-hag-egrave-ge-ne-m-eacute-prisons-pas-les-langues-r-eacute-gionales_477325.html

Au reveire !

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